Deux puits à Gbognonhoué.
Sur la photo de couverture, le soleil brûlant est au zénith, c'est l'heure chaude du repas, les villageoises ne sont plus présentes au second puits ce lundi 30 janvier 2023. Nous nous contentons de nous y rafraîchir avant de nous diriger vers le premier tout proche.
Malgré les gros efforts nécessaires pour manipuler le treuil pour remonter l'eau qui stagne à plus de 80 mètres, grâce à la gratuité de l'eau décidée en janvier 2021, les femmes sont plus nombreuses à remplir leurs lourdes bassines. Nous financerons le cimentage du sol ainsi que le surcreusement du puits devenu nécessaire pour une bonne qualité de l'eau.
Le lundi 31 janvier 2022, nous aurons la satisfaction d'offrir aux villageois une corde de 100 mètres destinée au puits à treuil resté inutilisé depuis de longs mois faute de moyens. Quelques semaines plus tard Victorine nous enverra des photos de nombreuses dames tournant la manivelle et remplissant leurs lourdes bassines. Cette fréquentation est surtout due à ma suggestion de 2021 d'instaurer la gratuité de l'eau à ce puits sans château d'eau.
Quant au puits avec château d'eau, il est toujours autant fréquenté et apprécié, sans aucun problème de fonctionnement... pour le moment.
Rétrospective :
Nous ne nous attardons pas aux puits en janvier 2021, les latrines étant notre priorité. Toutefois, compte-tenu du prix trop élevé de construction d'un autre château-d'eau, je suggère au C.A (chef d'arrondissement) de proposer à la population la gratuité des 2 puits avec treuils à Gbognouhoué ainsi qu'à Sénouhoué afin de tenter de booster la fréquentation et aussi de favoriser les dames aux moindres ressources. Idée rapidement retenue, attendons à présent de savoir si elle est bonne.
Lors de notre venue le mardi 28 janvier 2020, nous constatons que le recouvrement sécuritaire du 1er puits est réalisé, de même le dallage en ciment des abords du second puits plus fréquenté grâce au château d'eau qui soulage les dames qui n'ont plus à manipuler le treuil et à remonter l'eau de 85 mètres en tournant les manivelles. Peut-être faudra-t-il envisager d'installer aussi un château d'eau au 1er puits ?...
Voici les réponses des villageoises à ma question : "Quelles améliorations de conditions de vie avez-vous constatées suite au creusement des 2 puits ?"
1/les trajets plus courts, ils étaient de 5 à 7 km pour puiser l'eau plus onéreuse.
2/les toilettes des nourrissons et de leurs mamans après l'accouchement.
3/les habits sont régulièrement lavés.
4/les écoliers se lavent chaque jour au lieu de 1 à 2 fois par semaine.
5/les repas sont préparés sans retard, les assiettes régulièrement lavées.
6/les mouches sont beaucoup plus rares, les infections réduites.
7/le puisage est long et fatiguant au treuil, facile et rapide au château d'eau.
Respectant le programme, la délégation du CTM arrive le lundi midi 28 janvier 2019 au village de Gbognonhoué afin d'inaugurer le premier puits dont le creusement avait été interrompu en 2015 à cause d'un éboulement à 55 mètres de profondeur.
Selon le souhait de la population, pour la première fois, et grâce à deux donateurs, le CTM a pris en charge les frais d'installation d'une pompe et d'un château d'eau fait de bois de teck, avec réservoir de 5 000 litres qui permet aux dames d'alimenter leurs bassines de 30 litres sans avoir à manipuler un treuil. Elles remplissent ainsi directement leurs bassines posées sur leurs têtes et repartent chez elles le sourire aux lèvres.
L'entretien sera assuré par leurs participations financières de 20 Fcfa par bassine.
Durant 12 longs mois, avec acharnement et détermination, malgré les pénibles conditions de travail, les jeunes courageux puisatiers sont parvenus à atteindre la nappe phréatique à...82 mètres de profondeur ! Nous avons eu le plaisir d'inaugurer ce second puits le mercredi 31 janvier 2018. Nous attendons alors l'avis du chef pour savoir s'il pourra terminer le premier puits resté éboulé à 55 mètres depuis 2015. Tous nos remerciements aux donateurs ainsi qu'à notre coordinatrice locale Victorine et au dynamique chef d'arrondissement qui ont régulièrement suivi les travaux. Lire plus bas...
Début décembre 2018 : Nous venons d'être informés par Victorine que la reprise des travaux du premier puits endommagé avait commencé, qu'il devrait pouvoir être inauguré fin janvier 2019. Les puisatiers avaient débuté son creusement en mars 2015.
Photos datant d'avril 2015, puis de décembre 2018 :
Le 16 janvier 2019 Victorine nous informe que les puisatiers sont parvenus à atteindre la nappe phréatique. Ouf et Bravo !
Le problème de la trop grande profondeur (80 mètres) ont amené le CA (chef d'arrondissement) et la population à suggérer l'installation d'une pompe et d'un château d'eau (provisoirement en structure de teck, métallique par la suite) et le trou du puits dallé en béton, au lieu de la margelle, du treuil et de l'apatam (couverture).
En voici un modèle en photos :
Cette solution paraissant plausible et moins contraignante pour la population, le CTM a accepté la réalisation sans surcoût, ceci grâce encore à la générosité de fidèles donateurs.
L'inauguration est programmée le lundi 28 janvier. Il ne reste qu'une semaine pour finaliser les travaux, bon courage au menuisier !
HISTORIQUE : En février 2015, nous avions décidé de financer le creusement d'un puits au village de Gbognonhoué. Aussitôt l'emplacement indiqué par le sourcier, les puisatiers se mirent à l'oeuvre et creusèrent jusqu'à plus de 50 mètres lorsque le chef a eu un accident de moto. Le chantier fut alors suspendu, les fortes pluies ont dégradé l'intérieur et les travaux n'ont pas pu reprendre. Désolée et "honteuse", la population a décidé de commencer à en creuser un autre avant l'arrivée de notre délégation le 31 janvier 2017. Grâce à 2 généreux donateurs, nous avons pu leur annoncer que le CTM prendrait en charge les frais concernant aussi ce second puits, d'autant que les villageoises avaient déjà participé aux premières dépenses.
En avril 2017, nous apprenons que les puisatiers tiennent leur engagement de creuser entre 50 et 100 cm par jour malgré le sous-sol très rocailleux ; ils ont atteint environ 35 mètres sur les 65 estimés. Souhaitons leur bon courage et bonne chance de réussite avant les pluies.
En septembre, après de grosses difficultés imprévues, le creusement a repris avec une autre équipe de puisatiers. Le manque d'oxygène les a obligés à louer un appareil adapté aux grandes profondeurs. La nappe phréatique n'est pas loin, la terre est argileuse, l'espoir renaît d'atteindre notre but qui a pris du retard. En voici les dernières photos reçues.
A mi-octobre, la profondeur atteinte est de 60 mètres, mais l'eau n'est toujours pas là, il faut poursuivre encore les efforts afin d'espérer inaugurer ce puits lors de notre séjour fin janvier 2018.
Suite des articles sur la page 3